N°27 - 3ème Trimestre 2002


1. Éditorial n°27 Déchets Sciences et Techniques: La science au service d’un développement durable ?…

Pierre MOSZKOWICZ.
« La Science au service d'un développement durable » est le titre d'un rapport (www.recherche.gouv.fr/rapport/devdurable) préparé à l'occasion du Sommet de la Terre réuni récemment à Johannesbourg. Ce document a été réalisé par les principaux organismes de recherche français à la demande du ministère chargé de la recherche. Sa lecture est très intéressante pour tous ceux qui se posent (encore ?) des questions sur le contenu « tangible » du concept de développement durable et sur son opérationnalité.Le rapport dresse un bilan très complet des actions engagées en France, en particulier depuis le sommet de Rio, en abordant tous les domaines concernés, classés selon les trois enjeux majeurs : i) lutte contre la pauvreté et promotion de modes de substance viables, ii) modes de consommation et de production durables, iii) gestion plus responsable des ressources naturelles. La France a une longue tradition de travaux de recherches orientés vers les besoins des pays du sud, comme le démontre l’existence de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ou bien celle du Centre de coopération internationale en recherche agronomique (Cirad). Les autres principaux organismes participent aussi très largement aux recherches concernant l’environnement (changement climatique, ressource en eau, énergie, procédés propres, impacts écologiques…) et les sociétés humaines (agriculture, démographie, impacts sanitaires…).Les […]

2. Modélisation et simulation de la gestion et du traitement des déchets ménagers

Bruno Debray.
La gestion intégrée des ordures ménagères, qui se développe en réponse aux évolutions réglementaires issues de la loi de 1992, se traduit par une diversification des filières de traitement et une complexification du système de gestion associé. Pour aider les collectivités territoriales à appréhender cette complexité nous avons entrepris de développer un modèle de simulation dont nous présentons ici les principaux composants ainsi que quelques exemples de résultats de simulation. Parmi les objectifs qui peuvent justifier l’utilisation d’un tel outil, nous pouvons citer la comparaison de différents scénarios de gestion sur une base financière ou environnementale ou l’évaluation de l’impact de décisions telles que l’adhésion de communes à un syndicat sur l’évolution des flux reçus et émis par les installations de traitement implantées sur un territoire. Le modèle proposé repose sur un assemblage de modèles linéaires d’unités de traitement et de flux de matière et financiers. Chacun d’entre eux doit être choisi en fonction des objectifs de la simulation parmi les éléments d’une base de données. Celle-ci propose déjà un ensemble de modèles orienté vers l’évaluation des coûts de traitement. Elle doit maintenant être complétée pour répondre à de nouveaux objectifs de simulation.

3. Optimisation du traitement des boues: Usine de traitement des effluents de distillerie Mohan Meakin Ltd., Uttar Pradesh, Inde

Pierre Navarro.
L’actuel traitement des boues de la station d’épuration des effluents de distillerie de l’usine Mohan Meakin Ltd. (550 m3/j), Inde, n’est pas adapté ; les boues secondaires, dont le débit volumique journalier n’est pas mesuré, sont directement envoyées sur quatre lits de séchage pour une surface totale de 204 m2 : la siccité finale, non mesurée, est inférieure à 20 % puisque les boues ne sont toujours pas pelletables après séchage.Ces boues sont actuellement utilisées à des fins agricoles, sans aucune stabilisation.Les solutions proposées sont la mesure du débit d’extraction des boues, l’épaississement gravitaire des boues dans un nouveau décanteur cylindro conique, la déshydratation par sept lits de séchage, pour une surface totale de 1120 m2, et enfin la stabilisation de la boue par compostage par mélange avec des ordures ménagères.La siccité finale des boues stabilisées devrait être égale à 65 %.

4. Étude comparative de la faisabilité de biotraitements des sols pollués par des produits pétroliers

Diana Juc ; Jean Carré ; Jean-Marie Blanchard.
Cette étude comparative de la faisabilité de biotraitements a porté sur les sols de deux dépôts pétroliers moldaves. Après une détermination des caractéristiques des sols à traiter, l’étude a été effectuée avec cinq réacteurs de laboratoire en appliquant des méthodes adaptées, mais différentes. Le suivi des processus est développé et un bilan comparatif sur l’efficacité du traitement est fait. Nous avons étudié les possibilités de bioremédiation de ces deux dépôts de produits pétroliers moldaves : le site de Vatra étant principalement pollué par de l’essence et du gazole et le site désaffecté d’Orhei par des huiles minérales.

5. Étude expérimentale de la biorestauration des sols souillés par les hydrocarbures

Moncef Zairi ; Mohamed Jamel Rouis ; Rakia Shabou.
La biodégradation peut être considérée comme une méthode efficace et économique face aux problèmes de contamination des sols par les hydrocarbures. Dans ce travail il s’agit d’étudier la faisabilité de cette technique pour quatre sols, qui se trouvent particulièrement touchés par ce problème, vis-à-vis de trois hydrocarbures largement utilisés. L’étude expérimentale de la biodégradation des hydrocarbures dans le sol a montré que plusieurs facteurs interviennent dans ce phénomène. Le taux de biodégradation de ces composés est lié simultanément au type d’hydrocarbure, à la nature de la matrice solide, à la concentration initiale en hydrocarbures du sol contaminé et enfin à la disponibilité des substances organiques dans le milieu contaminé.Ainsi, pour un même type de sol, l’essence est la famille d’hydrocarbures la plus biodégradable avec un taux de biodégradation de 50 % suivie par le gazole (33 %) et le fioul (17,6 %) par rapport à la masse d’hydrocarbures non évaporés. Les sols argileux sont les plus défavorables pour le traitement d’une pollution pétrolière par biodégradation. Les taux de biodégradation les plus faibles ont été enregistrés sur ces sols.Le suivi du développement des populations bactériennes en fonction du temps a permis de définir une période de temps optimale pour achever un traitement par biodégradation d’un sol contaminé par des hydrocarbures.

6. Identification de nouveaux composés phénoliques présents dans les rejets liquides d’huileries d’olive (margines)

Chokri Belaid ; Monem Kallel ; Boubaker Elleuch.
Les margines constituent jusqu'à présent un problème environnemental majeur pour les pays producteurs d’huile d’olive. La plupart des processus de traitement biologique, physico-chimique ou de valorisation de margine ont montré leur limite à cause de la complexité de cet effluent très chargé en matière organique et minérale et particulièrement en composés phénoliques. Ces derniers sont toxiques pour la faune et la flore, difficilement biodégradable et inhibiteur de l’activité biologique. L’analyse par GC/MS des extraits de différents échantillons de margines, nous a permis d’identifier une grande variété de composés phénoliques dont plusieurs ont été identifiés pour la premières fois. Dans le cadre de ce travail on s’est intéressé à l’étude de la variation et l’évolution des composés phénoliques en fonction de l’origine des margines.

7. Vulnérabilité face aux risques liés au transport de matières dangereuses : apports de deux méthodes multicritères d’aide à la décision

Chloé Griot ; Sophie Sauvagnargues-Lesage ; Gilles Dusserre ; David Pearson ; Henri Picheral.
L’étude a pour objectif d’établir une méthode d’évaluation de la vulnérabilité du territoire face aux risques liés au transport de matières dangereuses (TMD). L’application de deux méthodes multicritères d’aide à la décision - procédure d’analyse hiérarchique (AHP : Analytic Hierarchy Process) [SAA 80], méthode Satisfaction-Regret [FUS 94] [FUS 00] - à cette problématique fournit une hiérarchisation des différentes cibles selon leur niveau de vulnérabilité. Cette méthode d’analyse spatiale couplée à un système d’information géographique et à un logiciel de simulation des risques est destinée à la Sécurité Civile.