N°24 - 4ème Trimestre 2001


1. Éditorial n°24 Déchets Sciences et Techniques: Tendances en métrologie environnementale : méthodes alternatives et mesures non paramétriques

Olivier Thomas.
Disposer de méthodes simples de mesure afin de répondre le plus précisément possible aux besoins environnementaux (respect des normes, diagnostic/évolution, conduite de procédés, …) est un enjeu important. L’évolution des techniques analytiques dans le domaine de l’analyse des substances dangereuses, de composés traces ou de la spéciation, s’accompagne également d’efforts en matière de qualité (démarche métrologique), mais aussi du développement de méthodes simples et rapides (méthodes alternatives) et de l’apparition du concept de mesure non paramétrique.

2. Évaluation de l’impact des lixiviats d’une décharge d’ordures ménagères sur la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux d’un ruisseau de Franche-Comté

Hicham Khattabi ; Lotfi Aleyai ; Christiane Lovy ; Jacky Mania.
Dans le cadre de l’étude de l’impact du lixiviat de la décharge d’Etueffont (NE de Belfort, France), préalablement traité par lagunage naturel, sur un ruisseau récepteur avoisinant, nous avons suivi l’évolution spatiale du pH, du Eh, d’O2, du NO3 -, du Cl-, de la DCO et de l’abondance bactérienne de l’amont du ruisseau jusqu’à 500 m en aval. Les échantillons d’eau ont été prélevés le 13 juin 1999 à l’aide d’une bouteille Van-Dorn. Il apparaît que le rejet des lixiviats dans le ruisseau provoque une augmentation des teneurs en chlorures, nitrates, matières organiques et une diminution des teneurs en oxygène dissous. Ces phénomènes s’inversent en aval (à 500 m de la zone d’influence). Le ruisseau retrouve, par le biais d’une auto-épuration naturelle, sa composition physico-chimique initiale. La densité bactérienne augmente de l’amont à l’aval et sa distribution spatiale semble indépendante du rejet. Enfin, il semble que la pollution engendrée par le lixiviat dans le ruisseau ne dépasse pas son pouvoir auto-épuratoire.

3. La matière organique dans une filière de biodénitrification sur substrat ligno-cellulosique : composition, évolution et demande en chlore

Rabiaa Fdil ; E. Lhadi ; J. Morvan ; L. Khamliche.
Une filière conventionnelle de traitement (biodénitrification sur support ligno-cellulosique, notamment la canne de Provence, et chloration) alimentée par une eau souterraine chargée en nitrates est insuffisante pour satisfaire aux normes concernant la concentration de sous-produits de chloration, particulièrement les THM. L’ajout d’une aération suivie d’une filtration sur charbon actif en grains-sable (CAG/sable) constitue une solution pouvant éliminer ces problèmes récurrents. Une comparaison des spectres obtenus par analyse en chromatographie phase gazeuse (CPG) couplée à la spectrométrie de masse (SM) des extraits phénoliques de la canne, des eaux souterraines et des eaux biodénitrifiées et/ou post-traitées a été effectuée. Cette comparaison a permis de vérifier la présence de précurseurs, à structures phénolées, et d’évaluer la capacité du post-traitement pour leur élimination. Sur les eaux dénitrifiées brutes, les résultats obtenus ont montré la présence d’une diversité de composés phénoliques forts consommateurs de chlore. Certains d’entres eux sont des dérivés de la lignine constitutive de la canne de Provence. Les autres sont des micro-polluants d’origine anthropique de l’effluent à traiter ou formés dans le réacteur. L’aération des eaux dénitrifiées brutes semble favoriser l’élimination partielle des précurseurs, notamment à structures phénolées, probablement par biodégradation. En effet sur […]

4. Localisation d’une pollution au cuivre dans un réseau d’assainissement

Jean-Noël Leichtnam ; Fabrice Laurent ; Laurent de Franceschi.
Le cuivre est un oligo-élément indispensable à la bonne croissance des végétaux. Néanmoins, le sol ne doit pas contenir une teneur trop élevée de ce métal, puisqu’il possède alors un effet toxique.Or, dans la station d’épuration "A", gérée par la Sogest, il apparaît que la valorisation agricole n’est plus possible à cause de ce métal. C’est dans le but de déterminer ses origines dans un réseau d’assainissement d’eaux usées mixtes que nous avons mis au point et appliqué une nouvelle méthode exploratoire. Celle-ci est basée sur l’affinité d’une mousse, le polytric élégant, vis à vis du cuivre.Grâce à cette méthode, nous avons été en mesure de déterminer une concentration en cuivre dans les mousses pour le réseau d’assainissement « non pollué » (300 ppm) et de localiser précisément deux sources de pollution.

5. Impact de la salinité de l'eau sur la qualité du sol et la betterave à sucre Beta vulgaris L.

Mina Aylaji ; El Kbir Lhadi ; Mustafa Kabil ; Abdelaziz Ouaaka.
La salinité des eaux et des sols limite la productivité et l'extension des cultures sensibles. La présente étude a pour objectif de caractériser la qualité du sol, la croissance et le taux de sucre de la betterave à sucre cultivée dans un milieu salin. Des cultures de betteraves à sucre irriguées par des eaux contenant 0,64 à 14,6 g/l de NaCl montrent qu'à des concentrations qui dépassent 8,76 g/l le sol présente une accumulation des sels solubles (salinisation) et de sodium (sodisation). La croissance des plants est significativement affectée suite à l'irrigation par des eaux à une concentration de 11,68 g/l en NaCl. La betterave à sucre a montré une résistance à la salinité, et si des doses modérées en NaCl se sont montrées favorables, celle-ci voit sa richesse saccharine diminuer fortement sous stress salin.

6. Contribution à l’étude d’impact de l’épandage d’eaux usées brutes sur l’environnement dans la région de Zemamra (province d’El Jadida, Maroc)

K. El Falaki ; E. Lhadi.
Les eaux usées de la ville de Zemamra (rejets domestiques, rejets de la sucrerie) véhiculent des quantités importantes de matière organique, azote, phosphore, micro-organismes pathogènes et des œufs de parasites. Ces eaux usées sont évacuées dans un canal à ciel ouvert vers le sud-ouest de la ville où elles sont épandues dans la daya Z3 (c’est un champ non cultivé d’une dizaine d’hectares). Ce mode d’évacuation des eaux usées constitue une menace pour les ressources naturelles (sol, nappe phréatique…) et des risques sanitaires pour la population en contact avec ces eaux. Les analyses physico-chimiques du sol où s’effectue l’épandage ont montré que ce sol est riche en azote, en sels et renferme des œufs de parasites (CE du sol de la daya Z3 a dépassé 8 ms/cm en 1995). Les puits situés à proximité du milieu récepteur ont des CE > 4 ms/cm, des taux de nitrates, de chlorures, de sodium très élevés. En effet la plupart des puits situés à côté la daya Z3 ne répondent pas aux normes de potabilité. L’épandage des eaux usées brutes sans aucun contrôle est une pratique facile pour la municipalité (organisme qui gère les eaux usées de la ville) mais l’impact est négatif sur l’environnement (homme, sol, nappe phréatique).

7. Déchets de chantier de bâtiment et maîtrise d’ouvrage

Jean-Pierre Gosset.
La planification en cours de la gestion des déchets de chantiers concerne notamment les maîtres d’ouvrages de bâtiment qui payent pour que ces déchets soient gérés convenablement et qui sont souvent producteurs d’une partie des déchets produits. Après avoir traité des responsabilités et des méthodes de passation de marché propres à induire de bonnes pratiques, cet article, à partir de divers éléments connus et de conventions sur les opérations de gestion des déchets, fournit une indication sur le coût de leur gestion en construction neuve, en déconstruction et en réhabilitation. En construction neuve le coût de gestion des déchets dépend du type de construction, le ratio moyen de 0,2 % du coût des travaux peut-être raisonnablement avancé avec, pour le logement social, la valeur plus sûre de 0,4 %. Déterminer le coût de gestion des déchets d’opérations de déconstruction - encore appelée démolition – et de réhabilitation est plus hasardeux même si respectivement 20 % et 1,4 % paraissent plausibles au niveau national. Trois causes d’incertitudes majeures sont signalées : le contraste entre les quantités de bois traités classés dangereux calculées pour la déconstruction et la réhabilitation, la quantité de déchets par catégories qui ressort de calculs et non d’observations, l’insuffisance de connaissances sur l’importance économique du secteur de la déconstruction.

8. Étude des polluants atmosphériques émis dans deux centres de stockage des ordures ménagères

Martine Hours ; Lucie ANZIVINO ; Juliette Asta ; Philippe Berny ; Mikaëline Billeret ; anne maitre ; Sylvie Parat ; Muriele Stoklov ; Bernard Sarrasin ; Gérard Keck et al.
L’existence de risques pour la santé associés à l’élimination des ordures ménagères en décharge contrôlée est encore mal évaluée. Devant les données très parcellaires dont on dispose, une approche pluridisciplinaire établie en plusieurs étapes a été conçue par le Réseau Santé Déchets (RSD) et appliquée à deux sites :- métrologie chimique et microbiologique des sources d’émission ;- métrologie des polluants sélectionnés et des microorganismes aux postes de travail et en ambiance, ainsi qu’en périphérie immédiate et à proximité des premières habitations ;- mesure de ces mêmes polluants dans les lichens présents sur les sites ou transplantés ;- étude expérimentale en laboratoire sur des rats au contact des sols prélevés sur les deux sites ;- étude des paramètres de santé et de l’existence ou non de troubles chez les salariés des sites comparés à des salariés non exposés issus d’autres activités.Les concentrations mesurées dans les ambiances aériennes des sites et à proximité sont dans l’ensemble faibles.Les composés organiques volatils (COV) sont présents, à des niveaux faibles, sur l'alvéole en exploitation, liés en particulier au trafic des engins diesel. Les niveaux de HAP particulaires sont de l'ordre de ceux qui sont observés en milieu urbain. Des niveaux très élevés en poussières totales (mais faibles pour les poussières alvéolaires) ont été mesurés. Le manganèse est le métal le […]