N° 86 - EID


1. L'épreuve du tri sur site des déchets de la construction

Albane Bauby ; Daniel Florentin ; Vincent Chatain.
La transformation du secteur de la construction, plus gros producteur de déchets dans de nombreux pays, représente un enjeu majeur pour une diminution de l'empreinte matérielle de nos sociétés. Cependant, les déchets sont souvent mélangés sur les chantiers de construction, triés seulement a posteriori dans des unités centralisées, diminuant fortement la recyclabilité de certains matériaux. La mise en place de tri directement sur les chantiers de construction est ainsi un enjeu d'importance, dont la diffusion demeure décorrélée des bénéfices environnementaux qui lui sont associés. Cette faible diffusion du tri sur site révèle une faible connaissance des pratiques réelles de tri, qui reste une boîte noire opérationnelle comme académique. Cet article, via une recherche en partenariat avec une entreprise de la construction francilienne, permet de documenter la réalité des faibles pratiques de tri sur les chantiers de construction. Celle-ci est notamment associée à des doutes sur la viabilité économique de ce type de démarche. L'article propose une simulation simple pour tester l'intérêt économique du tri sur chantier, montrant une baisse des coûts de gestion des déchets pour les constructeurs jusqu'à 48%. Celle-ci est mise à l'épreuve de la mise en place dans deux chantiers, montrant les défis que celle-ci ouvrent pour confirmer à la fois l'intérêt économique et la soutenabilité de la démarche de […]

2. SUIVI DE LA QUALITE DE L’AIR DANS LA VILLE DE KINSHASA PAR MESURES MOBILES DU NO2 ATMOSPHERIQUE EN DIFFERENTS POINTS GEOGRAPHIQUES

Rodriguez YOMBO PHAKA ; Holy Holenu Mangenda ; Alexis VUNI SIMBU ; Ruffin BAKAMBANA NDAMBI ; Rosine Muyulu ; Jules ALONI KOMANDA.
Cette étude porte sur la question de la qualité de l’air dans la ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). Elle est basée sur l’étude de la répartition spatiale des espèces en trace comme le NO2 et le CO dans cette ville. Les deux espèces ciblées dans cette étude, sont les majeurs contribuant de la dégradation de la qualité de l’air tel que promulgué par l’Organisation Mondiale de la Santé. La surveillance en temps réel de la concentration chimique de ces espèces est fortement recommandée. Les données brutes ont été collectées pendant trois jours, en effectuant des mesures mobiles à bord d’une voiture. La concentration chimique en NO2 a été prélevée grâce au système DOAS (Differential Optical Absorption Spectroscopie) et sa répartition spatiale a été réalisée grâce aux levés GPS. Les mesures en concentration de NO2 sont valables sur une distance couvrant un rayon de 1 Km à partir de chaque point de prélèvement. Le résultat de cette étude a montré que les communes de Limete et de la Gombe (tronçon poids lourds) sont beaucoup plus frappées par la pollution en NO2, suivi des grands carrefours avec des zones d’animation commerciale intense comme à la commune de Mont ngafula (marché Matadi mayo) ou au rond-point Ngaba. La concentration en CO a été prélevée grâce à un capteur LOW Cost, donnant des mesures in situ. L’instrument utilisé étant de faible précision, l’analyse […]

3. Construction de supports de plantation fertiles à partir de mousses de polyuréthane recyclées

Mathieu Artous ; René Guénon ; Olivier Lemmel ; Hervé Buord ; Laure Vidal Beaudet ; Patrice Cannavo.
Inventé dans les années 1930, les polyuréthanes (PU) sont un groupe spécial de matériaux polymères. En France, seulement 3 kt de PU sont recyclés annuellement sur une production de 250 kt. Le potentiel de valorisation de ce déchet est donc questionné et la voie agronomique pour la construction de supports de cultures non alimentaire pourrait être envisagée. Une étude a été menée pour évaluer la pertinence d'apport de mousses PU dans un substrat de plantation, afin de savoir si elles peuvent lui conférer des caractéristiques physico-chimiques intéressantes pour la croissance végétale sans risque pour l'environnement. Les substrats testés sont des mélanges de compost (Matière d'Intérêt Agronomique issue du Traitement des Eaux, NF U44-095), de mousses PU et de terre végétale. Les mousses utilisées sont issues de l'âme de matelas en PU. Quatre ratios volumiques de mélanges compost/mousse ont été réalisés. De la terre végétale a été ajoutée à différents ratios volumiques pour constituer les substrats finaux (16 substrats finaux). Les analyses écotoxicologiques montrent l'innocuité environnementale des substrats testés. Des essais sous serre pendant 54 jours ont permis de suivre le développement du ray-grass dans les substrats. Des supports de plantation avec un potentiel agronomique adapté pour les toitures végétalisées ont été identifiés et seront testés à plus grande échelle.

4. Méthodologie de réintégration dans des schémas d’économie circulaire de déchets rejetés, intentionnellement ou non, dans les écosystèmes via des indicateurs techniques, économiques et environnementaux – Application au cas de Surabaya (Indonésie)

Benjamin Doualle ; Alice Darondeau ; Anh-Minh Navarre ; Arnaud Paris ; Frederic Silvert.

5. Estimation du potentiel de production électrique par digestion anaérobie des déchets organiques à Bitchoua (Ouest du Cameroun) en vue du développement de l’électrification rurale

Eneckdem Tsopgni Vadel ; Feumba Rodrigue Aimé ; Louis Bernard TCHUIKOUA.
La présente étude a pour objectif d’estimer le potentiel de valorisation énergétique des déchets organiques produits dans la localité de Bitchoua (Ouest du Cameroun) ainsi que les émissions évitées de gaz à effet de serre en considérant que la production d’énergie permettrait de soustraire les émissions des déchets souvent abandonnés dans la nature. Ces évaluations ont été réalisées à partir des données spatiales disponibles, des enquêtes socio-démographiques et des estimations quantitatives des gisements de déchets appropriés à Bitchoua. Il ressort de l’étude que Bitchoua génère annuellement environ 39250 t de déchets organiques mobilisables, dont la valorisation énergétique permettrait de produire annuellement par méthanisation et combustion, environ 66145 MWh de bioélectricité, ce qui correspond à 11 680,15 % de la consommation électrique actuelle de ce territoire. Cette valorisation permettrait d’éviter chaque année les émissions de plus de 53 731 t eq.CO2 issues des déchets organiques au cas où ils sont abandonnés dans la nature.