N°54 - Avril-Mai-Juin 2009


1. Éditorial n°54 Déchets Sciences et Techniques

Denis Bois.
Bien que nous vivions une crise financière mondiale sans précédent, qui a des effets majeurs sur la consommation et sur le prix des métaux, nous sommes en droit de penser que la mise en œuvre des programmes de relance annoncés par les grandes économies de la planète permettra au secteur des matières premières de rebondir. Cette reprise devrait être soutenue à moyen et à plus long terme par les pays en émergence tels la Chine et l’Inde, qui vont irrésistiblement tirer sur l’économie mondiale afin d’accroître leur niveau de vie. Hormis les produits de substitution et le recyclage, la seule alternative pour satisfaire cette demande sera donc de produire davantage de métaux, mais comment ?

2. Approaches for the Remediation of Abandoned Mines and NOAMI

Gilles Tremblay ; Charlène Hogan.
The National Orphaned/Abandoned Mines Initiative (NOAMI) was established in 2002. The multistakeholder nature of NOAMI has provided a uniquely Canadian opportunity for governments, non-governmental organisations, Aboriginal Canadians and the mining industry to discuss issues and barriers associated with the clean-up and remediation of orphaned and abandoned mine sites. This convergence of interests and mutual commitment to progress has fostered the success of this internationally recognized approach to influencing public policy and addressing issues of common concern.Over the past 5 years, NOAMI has been working diligently to influence policy and build capacity in Canada to address these issues. Various workshops, conferences and publications have provided the background information, analysis and network building that have driven the agenda forward. During this time, there has also been a substantial increase in remedial activities carried out by the jurisdictions across Canada. This paper provides a five-year summary of NOAMI’s efforts and an overview of the remedial activities in the Canadian jurisdictions. The jurisdictional highlights feature many of the different approaches and partnerships employed across Canada.The paper also includes several international case studies of novel regeneration projects completed on legacy sites.

3. Utilisation de l'ACV par l'industrie minière : Exemple d'application et principaux défis

Catherine Reid ; Pascal Lesage ; Manuele Margni ; Michel Aubertin ; Valérie Bécaert ; Louise Deschênes.
L’analyse du cycle de vie (ACV) est un outil d’analyse environnementale holistique qui permet la compilation et l’évaluation des entrants, sortants et impacts environnementaux potentiels d’un produit ou service durant tout son cycle de vie, du berceau au tombeau (c’est-à-dire de l’extraction et transformation première des ressources jusqu’à l’élimination en fin de vie, incluant les étapes de production et d’utilisation). La pertinence de l’ACV pour l’industrie minière se présente sous deux aspects. Premièrement, l’industrie minière a un rôle à jouer au niveau du développement des données d’inventaires qui permettront à la communauté ACV d’évaluer, pour des usages particuliers, les impacts environnementaux des matériaux primaires (tels les métaux) et de comparer ceux-ci avec les impacts des matériaux leur faisant compétition. Deuxièmement, l’industrie minière peut directement utiliser l’ACV pour évaluer les impacts environnementaux de ses propres activités, identifier les ≪ points chauds ≫ et évaluer les impacts de différentes technologies disponibles. Par exemple, les impacts environnementaux de différentes technologies employées dans l’extraction et la transformation de minéraux peuvent être comparés. Cette deuxième utilisation de l’ACV par l’industrie minière n’est toutefois pas très fréquente. Le présent article présente une telle application de l’ACV, en comparant des options de gestion de […]

4. Les effets d’amendements alcalins sur des résidus miniers sulfureux entreposés en surface : Cas des dépôts en pâte

Thomas Deschamps ; Mostafa Benzaazoua ; Bruno Bussière ; Michel Aubertin.
Les rejets de concentrateur qui ne sont pas retournes sous terre sous forme de remblais pendant l’exploitation d’une mine sont entreposés en surface dans des parcs à résidus. Ces derniers, souvent ceintures de digues, peuvent être complexes à gérer et coûteux à restaurer. Pour leur part, les résidus entreposés sous terre peuvent être utilisés pour former des remblais miniers en pâte cimentés. Dans ce cas, les résidus sont mélangés avec un liant, et ils peuvent servir au remblayage de chantiers souterrains. Une technique analogue constitue maintenant l’une des alternatives à l’entreposage conventionnel en surface des rejets de concentrateur ; on parle alors de « dépôt en pâte de surface » (DPS), ou de résidus en pâte. Les DPS sont obtenus en épaississant les rejets de concentrateur jusqu’à une consistance permettant leur transport de l’usine de fabrication jusqu’au lieu de l’entreposage. La technique des DPS offre de nombreux bénéfices potentiels, découlant entre autres du fait qu’il n’y a pas (ou peu) d’eau libre. Il n’est donc pas nécessaire de construire d’importantes digues de confinement. Un autre avantage de l’épaississement des résidus est d’augmenter la recirculation de l’eau au concentrateur. De plus, les propriétés mécaniques supérieures des résidus en pâte peuvent faciliter la gestion et la restauration du site. Les DPS pourraient aussi constituer une méthode efficace pour réduire la production […]

5. Évaluation de l’application de la gestion intégrée des résidus à la mine Doyon

Isabelle Demers ; Mostafa Benzaazoua ; Bruno Bussière ; Mamert Mbonimpa ; Eliane Fried ; Annie Blier.
La gestion de résidus miniers générateurs de drainage minier acide est un aspect important dans une opération minière. Une gestion intégrée des résidus a été proposée ; ce type de gestion permet, entre autres, la réutilisation des rejets du concentrateur. Ainsi, un circuit de flottation place avant que le rejet du concentrateur chemine vers le parc à résidus permettrait de concentrer les minéraux sulfureux du rejet pour produire un concentré de sulfures et un rejet désulfuré. Le concentré de sulfures serait ensuite utilise dans la préparation de remblai cimenté en pâte et retourne sous terre comme support de terrain. Les rejets désulfures, n’étant plus générateurs d’acide, peuvent être utilises comme matériaux de recouvrement pour les aires d’entreposage ou on retrouve des résidus potentiellement générateurs de DMA. Cet article résume les travaux effectués en laboratoire visant à appliquer une gestion intégrée des résidus à la mine Doyon. Des essais en usine pilote ont permis de démontrer, en continu, la faisabilité du procédé de désulfuration par flottation. En effet, une récupération de sulfures d’environ 95 % a été obtenue en utilisant des amines comme collecteur (indiffèrent à la présence de cyanures), le rejet de flottation ayant approximativement 0,3 %S. L’impact de l’ajout du concentré de sulfures au remblai cimenté en pâte a été évalué, et les résultats ont montré qu’il y a même une influence […]

6. Développement d’outils d’évaluation du milieu récepteur pour l’industrie minière

Yves Couillard ; Stéphane Masson ; Alice Hontela ; Bernadette Pinel-Alloul ; Caroline Olsen ; Louis Martel ; Lise Parent ; Peter G.C. Campbell.
De 2001 a 2004, nous avons mené un projet de recherche visant a développer et/ou à valider des outils de diagnostic des effets écotoxicologiques des effluents miniers dans le milieu aquatique afin de mieux définir des objectifs environnementaux de rejets pour l’industrie minière. Ce projet a été réalisé sur deux rivières de la région minière de l’Abitibi-Baie-James dans le nord-ouest du Québec. Parmi les outils diagnostiques les plus importants qui ont été développés et/ou validés, notons une technique de mesure directe de l’ion métallique libre en solution (Cd, Ni, Zn) ; l’utilisation de trois organismes comme biomoniteurs de contamination métallique en milieu lotique : la larve fouisseuse de l’éphémère Hexagenia limbata, le crustacé amphipode Hyalella azteca, le bivalve Pyganodon grandis ; et le test de toxicité en laboratoire, sur l’eau du milieu récepteur, avec la micro-algue Pseudokirchneriella subcapitata.

7. Restauration du site minier Lorraine, Latulipe, Québec : Résultats de 10 ans de suivi

Bruno Bussière ; Robin Potvin ; Anne-Marie Dagenais ; Michel Aubertin ; Abdelkabir Maqsoud ; Johanne Cyr.
Le gisement polymétallique de la mine Lorraine (Latulipe, Québec), exploité de 1964 à 1968, a généré environ 600 000 tonnes de résidus miniers potentiellement générateurs d’acide. Ces résidus ont été entreposés dans un parc d’une superficie de 15,5 hectares. Le parc a été laisse à l’abandon pendant environ 30 ans. Durant cette période, les réactions d’oxydation des sulfures contenus dans les rejets miniers se sont enclenchées, ce qui a conduit à la génération de drainage minier acide (DMA), dont les traces sont principalement observées dans le secteur sud du parc. Afin de réduire les impacts sur l’environnement, des travaux de restauration ont été entrepris a l’été 1998. L’approche de restauration préconisée inclut la construction d’une couverture avec effets de barrière capillaire (CEBC) pour limiter la migration de l’oxygène jusqu’aux résidus réactifs. En plus de la CEBC, un système de traitement passif, constitue de drain dolomitique (3) et calcique (1), a été mis en place pour améliorer la qualité de l’eau des exfiltrations du site. Les mesures effectuées sur le site montrent qu’après une période transitoire de deux ans, la CEBC est efficace pour limiter la migration de l’oxygène. Les flux mesures sont inferieurs à l’objectif de design, qui était de l’ordre de 20 à 40 g d’O2/m2/an. Malgré la bonne performance de la CEBC, l’eau qui sort du site (avant traitement passif) ne respecte toujours […]