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En quoi le déchet peut-il intéresser un philosophe ? Ce dernier jusque-là avait sans doute des préoccupations d'un tout autre ordre, des questions en apparence plus fondamentales à soulever. Qu'apporterait-il en ce domaine aussi éloigné des thèmes propres à sa démarche ? Mais c'est là supposer encore l'appartenance du philosophe à une sorte de « classe » ou de caste qui ne vit et ne se développe qu'à travers des débats périmés, ne se prêterait qu'à un certain type de discours tantôt moralisateur, tantôt abstrait au point d'être ésotérique. Or il n'en est rien : rappelons tout d'abord qu'aucune question ne saurait lui être étrangère ou vaine du moment qu'elle éveille la conscience de chacun et qu'elle est rattachée à une problématique. Ajoutons qu'ensuite le domaine de la matière ne saurait être investi et interrogé par les seuls tenants et spécialistes de la technologie ou de l'industrie. Car en effet, traiter de la matière suppose une implication humaine qui en dépasse largement les qualités et propriétés strictement techniques. Autrement dit un champ de représentations prédispose l'homme à traiter la matière selon des principes théoriques et pratiques en évolution constante. La matière n'est point définie et traitée comme telle puisqu'elle exige un rapport doté de qualités sensorielles, de schémas conceptuels spécifiques.