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Cet article présente une perspective des impacts sur la santé de la pollution atmosphérique due aux incinérateurs de déchets, en effectuant plusieurs comparaisons avec d'autres sources de polluants en termes d'émissions, de concentrations, d'impacts et de coûts des dommages. Les impacts sont estimés par une analyse des « impact pathways » (cheminement des impacts), qui trace le passage d'un polluant de la source aux récepteurs. Les valeurs obtenues sont totalisées pour tous les récepteurs touchés par le polluant. L'augmentation des impacts due à un incrément de dose est calculé en supposant une forme linéaire de la fonction dose-réponse. Le coût est basé sur le consentement à payer pour éviter les dommages, avec un coût de la mortalité en termes de réduction de l'espérance de vie, plutôt que simplement le nombre de morts prématurées. La méthode est appliquée à un incinérateur des OM (ordures ménagères) ayant des taux d'émission égaux aux taux proposés par la réglementation de la Commission Européenne de 1994, pour une production typique d'OM par personne. Les avantages de la récupération d'énergie sont aussi examinés car elle contribue à une diminution significative des émissions nettes attribuables à l'incinération. En dépit de grandes incertitudes, plusieurs conclusions affirmées émergent. Même si tous les OM sont incinérés (en suivant ces réglementations), les coûts totaux des dommages sur la santé sont relativement mineurs (en particulier quand ils sont comparés aux impacts de la pollution atmosphérique liée aux voitures). Aussi, les impacts des dioxines et des métaux carcinogènes sont faibles comparés à ceux des particules, des NOx et des SOx.