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La réutilisation des Mâchefers d'Incinération d'Ordures Ménagères (MIOM) en construction routière se pratique en France depuis plus de dix ans. Cette pratique, encadrée par la circulaire du 9 mai 1994 relative aux MIOM, soulève épisodiquement des discussions sur les teneurs de ces matériaux en PolyChloroDibenzo-para-Dioxines (PCDD) et PolyChloroDibenzoFuranes (PCDF) appelés communément "dioxines" et sur leur risque de transfert vers l'environnement. Une étude de cette question s'est donc révélée nécessaire. Dans ce cadre, des campagnes de prélèvements et d'analyses ont été réalisées sur différentes structures routières dont la couche de fondation est constituée de mâchefers d'incinération d'ordures ménagères. Les campagnes ont porté sur des chaussées d'âges différents afin de détecter un éventuel transfert des dioxines à travers les sols sous-jacents. Les investigations menées ont révélé qu'une relation est clairement établie entre la date de la réalisation des chaussées et la teneur en dioxines des MIOM utilisés en couche de fondation. Par ailleurs, plusieurs facteurs témoignent du transfert des dioxines sous forme de particules contaminées dont le diamètre est supérieur à 0,45µm : l'analyse granulométrique par diffraction laser, la fixation des dioxines par un géotextile sous-jacent au MIOM et la filtration des eaux de percolation des MIOM. La nature du sol sous-jacent semble également jouer un rôle important dans le transfert ou l'immobilisation des dioxines.