Environnement, ingénierie & développement |
La teneur en métaux lourds dans les sols pollués est une donnée relativement accessoire si ce n’est pour déterminer le danger global (concentration maximale mobilisable). L’important est de déterminer la fraction biodisponible, c’est-à-dire la partie accessible au végétal. La biodisponibilité du cuivre, zinc, plomb, nickel et chrome dans des sols agricoles irrigués par des eaux polluées, rejets urbains et industriels de la ville de Fès (Maroc), a été évaluée au travers de deux approches : (i) en mesurant l’extractibilité des éléments métalliques étudiés par des extractions chimiques simples (EDTA) et séquentielles (protocole BCR) et (ii) en analysant les teneurs en ces éléments et/ou quantités de ces éléments bio-accumulées dans quelques plantes.La subdivision définissant les éléments dans les différentes fractions du sol a montré que tous les éléments étudiés présentent une grande affinité envers la fraction organique. La fraction acido-soluble est dominée par le nickel et le plomb. L’extractibilité à l’EDTA nous a permis de mettre en évidence la fraction potentiellement biodisponible. En effet, le plomb, le cuivre et le zinc sont extraits à ~ 30 % ce qui représente des teneurs importantes. Le chrome semble nécessiter des conditions plus agressives pour qu’il présente un risque de contamination. L’analyse de quelques plantes cultivées sur ce sol nous a permis de confirmer en partie les résultats obtenus. En effet, le Cu et le Zn sont les plus mobilisés par les plantes alors que le Pb, Cr et Ni ne dépassent pas les 3 % de leur teneur totale dans le sol. Ces mobilisations restent d’une manière générales faibles mais une certaine vigilance sanitaire vis à vis de la présence de ces éléments dans les sols, notamment pour la prise en considération des risques en développement est nécessaire.