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Depuis l’épizootie d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en Europe dans les années 90, les farines animales de viande sont retirées de l’alimentation pour bétail et doivent être détruites ou transformées. Parmi les différentes solutions envisagées, l’incinération offre une perspective de valorisation thermique en exploitant le fort pouvoir calorifique supérieur des farines animales. Cependant, même si leur combustion est une source importante d’énergie, l’incinération produirait de grandes quantités de cendres (20 à 35 % du poids initial selon leur origine). A l’échelle de la France par exemple, la production annuelle de farines animales est d’environ 850 000 t. Dans le cadre d’une incinération systématique, la quantité de cendres produites (plus de 150 000 t/an) poserait la question de leur valorisation. Les cendres de combustion présentent des teneurs élevées en calcium (proche de 31 % en masse) et en phosphates (environ 56 % en masse). L’analyse par diffraction des rayons X montre la présence de phosphates de calcium, un mélange majoritairement constitué de Ca10(PO4)6(OH)2 et β-Ca3(PO4)2. Parmi les différentes voies de valorisation envisagées, nos travaux démontrent que les cendres de farines animales présentent une forte capacité à immobiliser le plomb (environ 275 mg/g de cendres) en solution, permettant d’envisager un débouché dans l’environnement. Ces travaux démontrent également qu’elles peuvent être considérées comme source de phosphate pour l’industrie (production d’acide phosphorique, engrais …).