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La gestion des déchets solides municipaux est en Grèce comme ailleurs un problème sociopolitique majeur. Par exemple, la production quotidienne de ces déchets dans la région d’Athènes est estimée à 6 000 tonnes, soit environ 2,2 millions de tonnes par an, dont 90 % sont mises en décharge sur le site de Ano Liosa, aujourd’hui en voie de saturation. La production annuelle totale de déchets municipaux pour toute la Grèce est estimée à 5,5 millions de tonnes. Il existe encore plus de 1 000 décharges illégales et les amendes infligées par la Commission européenne au 1er janvier 2009 risquent d’être lourdes ! Le taux de recyclage n’est que de 13 %, bien loin de la moyenne européenne (environ 44 %) !La législation européenne impose une réduction drastique de la part biodégradable des déchets admis en décharge. L’incinération est un mode de traitement qui peut contribuer à ce résultat et la législation grecque a transcrit la directive européenne pour l’incinération des déchets (2000/76/CE). Pourtant la Grèce est sans doute le seul pays de la CE qui n’inclut pas aujourd’hui l’incinération dans son programme national de gestion des déchets. La décharge reste pratiquement le seul mode de gestion des déchets solides municipaux (87 %) et seuls deux projets de centres de traitement mécanique et biologique sont programmés (l’un à Ano Liosa, dans la région d’Athènes, l’autre en Crète).Les conditions économiques semblent pourtant réunies pour le développement de l’incinération :— les coûts actuels de traitement relativement bas en Grèce (30 à 40 €/tonne) sont loin des coûts européens (100-190 €/tonne en Allemagne) et devraient augmenter considérablement (le coût prévu du traitement biologique est 80 €/tonne).— le prix de l’électricité achetée par l’organisme public de l’énergie est fixé par l’état à 73 €/MWh. De plus, il est prévu une procédure prioritaire pour la « reprise » de cette énergie par le réseau national de distribution, dans le cadre de la nouvelle loi sur les énergies renouvelables.— des aides de l’Etat sont prévues dans le cadre de la loi pour le développement et peuvent atteindre 35 à 45 % de l’investissement.Ces quelques éléments ont été communiqués par M. Efstratios Kalogirou, (INTRAKAT SA). , stkal@intranet.gr, lors du congrès WasteEng2008, qui vient d’avoir lieu en Grèce.