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Dans le cadre d’un PRogramme de recherche sur les ECOtechnologies et le Développement Durable (PRECODD) financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et intitulé “SEDiGEST” (GESTion durable des SEDiments de dragages des ports), les travaux présentés dans ce papier concernent plus particulièrement l’évaluation physico-chimique de la mobilisation potentielle des polluants inorganiques présents dans une matrice sédimentaire.Dans cet objectif, une méthodologie, basée sur l’utilisation de tests de lixiviation et complétée par des analyses minéralogiques et texturales, a été développée et appliquée sur un sédiment fin sablo-argileux riche en matière organique (environ 12 %) dragué dans un port français. L’analyse minérale multi-élémentaire a tout d’abord montré que ce sédiment présentait des teneurs importantes, principalement en calcium (109 000 mg.kg-1), fer (32 170 mg.kg-1), et soufre (19 660 mg.kg-1); ainsi qu’en zinc (2 120 mg.kg--1), cuivre (1 730 mg.kg-1), plomb (860 mg.kg-1).Les principaux résultats obtenus permettent ainsi de répondre qualitativement à la question du risque de mobilisation des polluants cibles minéraux (As, Cu, Pb et Zn) présents dans cette matrice. Ce risque de mobilisation lors d’un contact à l’eau est très faible (moins de 0,1 % du contenu total), du fait d’une part, du pH neutre à légèrement basique de la solution de sédiment dans ces conditions dites « naturelles », et du fait d’autre part de la stabilité de l’immobilisation de ces polluants sur les constituants des sédiments tels que la matière organique, les carbonates et/ou les sulfures. Un risque de mobilisation à plus ou moins long terme existe cependant dans des conditions de lixiviation particulières (pH < 6, présence d’un chélatant, etc.), pouvant notamment survenir dans le cadre d’un scénario de gestion de sédiments marins.