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Les résidus agricoles et assimilés sont caractérisés par leur aptitude à la valorisation par traitements biologiques aérobies et anaérobies et par une décomposition relativement rapide notamment sous les climats des pays inter tropicaux, contribuant, par conséquent, à l’émission d’odeurs désagréables, à la pollution de l’air, des eaux souterraines et de surface et à la prolifération d’insectes vecteurs de maladies. La digestion anaérobie est particulièrement intéressante dans le contexte des pays en conditions de précarité, à l’instar d’Haïti, non seulement par le fait qu’elle contribue au traitement des résidus organiques fermentescibles et à la prévention des impacts et nuisances cités plus haut, mais aussi parce qu’elle offre des produits à haute valeur énergétique (méthane) et fertilisante (digestat).En Haïti, aucune étude systématique de quantification ni de caractérisation bio-physico-chimique des fractions organiques des déchets d’origine agricole n’a été recensée à ce jour. Le présent article apporte une première contribution à l’évaluation quantitative, en termes de masses et de potentiel énergétique à partir de la méthanisation, des gisements des résidus organiques fermentescibles des principaux produits de l’agriculture et de l’élevage haïtiens, dans une perspective d’optimisation des choix alternatifs de valorisation. L’étude révèle que les gisements totaux de résidus végétaux et animaux sont de l’ordre de 2,0 x 106 t de matière organique correspondant à une production potentielle par digestion anaérobie de l’ordre de 3,5 x 108 Nm3 de biométhane. Des travaux complémentaires, corroborés par des enquêtes de terrain, devront affiner les estimations des gisements spécifiques par culture, par saison culturale et en considérant un maillage géographique plus fin.