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À Abidjan, comme dans le reste de la Côte-d’Ivoire, la collecte des ordures s’impose davantage dans les quartiers comme une activité pour s’assurer sa survie ou un revenu complémentaire. Deux effets se conjuguent pour expliquer la montée en puissance de ces emplois informels exercés par des jeunes ou des petites et moyennes entreprises (PME). D’une part, l’accroissement constant de la population active touchée par le chômage de masse. D’autre part, l’impuissance des sociétés commises par les autorités locales pour assurer la précollecte des ordures. Comment cette nouvelle pratique sociale détermine les espaces de propreté et modèle les pratiques des ménages en matière de collecte des déchets ?La réflexion proposée ici s’appuie sur une enquête de 300 ménages dans les communes de Cocody et Yopougon. Elle vise à analyser l’efficacité de la précollecte informelle dans le district d’Abidjan. Les résultats de notre enquête révèlent que les logiques pécuniaires des précollecteurs conduisent à l’amplification des inégalités d’accès au service de collecte des déchets et d’exposition à ses nuisances. Enfin, l’étude atteste aussi que certains précollecteurs contribuent au déplacement des déchets, dont l’une des conséquences est la prolifération des décharges sauvages dans le district.