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Les plastiques compostables bénéficient d’une image favorable auprès du grand public, des politiques et des donneurs d’ordre, notamment pour collecter sélectivement les biodéchets. Afin d’évaluer leur comportement en méthanisation mésophile et leur contribution à la production de biométhane, la présente étude compare la biodégradabilité anaérobie de 10 plastiques compostables et de 4 sacs en papier utilisables pour la collecte sélective de biodéchets. Les résultats montrent que les plastiques compostables ont une biodégradabilité anaérobie relativement faible ou nulle (0 à 136 mL(CH4)/gMV) ou génèrent une inhibition du procédé biologique de méthanisation. Comparativement, les 4 sacs en papier testés ont présenté des potentiels méthanogènes de 214 à 313 mL(CH4)/gMV et des cinétiques standards de production. Par ailleurs, la co-digestion de certains plastiques compostables avec des biodéchets semble favoriser leur biodégradabilité anaérobie malgré une phase de latence à l’initiation de la digestion. Le maintien de l’intégrité physique des plastiques compostables constaté après méthanisation peut présenter un risque opérationnel relatif à leur accumulation dans le digesteur ainsi que la génération de (micro)plastiques dans les digestats. Ainsi, les plastiques compostables doivent être, au même titre que les plastiques conventionnels, soutirés de la matière organique fermentescible, en amont de la digestion, par prétraitement mécanique du gisement entrant.