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Le secteur du bâtiment est un grand consommateur de ressources et producteur de déchets. Dans un contexte d’épuisement des ressources, on peut imaginer qu’il devra mettre en place des stratégies pour devenir davantage circulaire. Une solution possible est d’avoir recours aux mines urbaines, c’est-à-dire, de voir les bâtiments existants comme un gisement de ressources disponibles pour les futurs constructions ou rénovations du parc immobilier lors de leur déconstruction ou rénovation. Cet article propose une méthode pour mettre en relation des quantités de matériaux issus de la déconstruction et de la rénovation avec les besoins du secteur du bâtiment neuf ou de la rénovation. Après leur extraction des mines urbaines, les éléments de construction peuvent convenir à divers usages secondaires. Les usages possibles en sortie des filières de réemploi, réutilisation et de recyclage sont identifiés et les quantités de matériaux répondant à chacun de ceux-ci sont déterminés avec des unités adéquates (m2, kg…). Ces unités facilitent la comparaison entre les matériaux valorisés et la demande. La méthode se veut prospective en considérant comme hypothèse que l’économie circulaire est pleinement développée et que l’accent n’est mis que sur la faisabilité technique des modes de valorisation. Afin d’illustrer la méthode, le cas des briques en terre cuite en Ile-de-France est développé. Durant l’année 2020, 153 kt de briques en terre cuite ont été produites par la démolition de bâtiments sur ce territoire, permettant d’obtenir au maximum (et sous réserve d’une bonne qualité de tri et des matériaux déconstruits), une surface de plus de 21 000 m2 de parois en briques de maçonnerie, par exemple, et 9,2 kt de granulats destinés à la fabrication de béton.