Environnement, ingénierie & développement |
A la demande du gouvernement, l’Académie des Sciences a mis en place un comité d’experts pour établir un rapport sur l’état de la science et de la technologie en France. Onze rapports ont été élaborés, ainsi qu’une synthèse, objet d’un douzième volume. Cet ensemble brosse un panorama détaillé des moyens mis en œuvre dans des domaines de la recherche et du développement à forts enjeux économiques et sociaux. Une de ces études concerne le thème des « Matériaux du nucléaire ». Le développement de la filière électronucléaire a dès ses origines impliqué en France un important effort de recherche dans ce domaine. En effet la sûreté des installations et de la gestion des matières radioactives demande une extrême fiabilité des propriétés des nombreux matériaux mis en œuvre et soumis à des conditions exceptionnelles. Le rapport récemment publié (RST n° 5, Académie des Sciences, Editions Tec & Doc, www.tec-et-doc.com) aborde les problématiques posées par les matériaux aux différentes échelles : compréhension des mécanismes élémentaires à l’échelle microscopique, maîtrise du devenir à très long terme des déchets radioactifs, organisation du démantèlement des centrales en fin de vie qui sont autant d’enjeux qui ont demandé et demandent encore la mobilisation de la communauté scientifique. Les conclusions du rapport amènent à des recommandations pour la mise en œuvre d’une politique de la recherche capable de relever les nombreux défis posés par l’avenir de la filière énergétique française, dans un contexte international devenu aujourd’hui beaucoup plus compétitif. La lecture de ce document permet d’avoir une vision très précise et souvent très pointue sur la plupart des problèmes posés par le développement du nucléaire. Il apparaît en particulier très clairement que la demande sociale d’une garantie de la sécurité des choix technologiques devient l’un des principaux axes de structuration des efforts de la recherche.